Sauvons le Cnau
Monsieur le Ministre,
Dans le cadre de la restructuration en cours du Ministère de la Culture, le Centre national d'archéologie urbaine (Cnau) est menacé de dissolution.
Le Centre national d´archéologie urbaine, fondé en 1984, est un service central du ministère de la Culture et de la Communication, délocalisé à Tours, qui relève de la Direction de l'architecture et du patrimoine : Sous-direction de l'archéologie, de l´ethnologie, de l´inventaire et du système d´information.
Le Cnau est un centre de réflexion méthodologique et d´information contribuant à résoudre les problèmes posés par l´érosion du patrimoine archéologique des villes et à diffuser les résultats de la recherche en France. Il remplit à la fois les fonctions de centre de ressources thématiques et d’observatoire de la recherche archéologique urbaine auprès de la communauté scientifique. A ce titre, le Cnau a mis en place un réseau d´échanges avec les archéologues français et étrangers, qu'ils soient professionnels ou bénévoles : services de l'État (Culture, Recherche et Enseignement : DRAC/SRA, Inrap, Universités, CNRS), services de collectivités territoriales, associations, particuliers.
Le Cnau collabore également à des travaux de recherche mis en place par d´autres organismes sur le milieu urbain. Il est fréquemment sollicité pour fournir des informations sur des thématiques précises et contribue au dialogue entre archéologues et aménageurs.
Dans le cadre de ses missions, le Cnau propose un pôle de documentation et d´information et un pôle de recherche et de formation. Outre les nombreuses publications d’ordre méthodologique, le Cnau publie et diffuse chaque année l'Annuaire des opérations de terrain en milieu urbain et le Bulletin bibliographique d’archéologie urbaine. Le Cnau assure également la coordination scientifique et l’édition de la collection des Documents d’évaluation du patrimoine archéologique des villes de France, série d’études monographiques constituant des synthèses comparables de l'état des connaissances archéologiques.
L’exceptionnel fonds du Cnau avec 11.000 ouvrages et périodiques, 1.060 dossiers et 27.210 références, est le seul rassemblant une telle documentation en archéologie et histoire urbaines. Les chercheurs et étudiants français et étrangers y sont régulièrement accueillis.
Sa spécificité thématique sur l’espace urbain, à l’interface disciplinaire entre archéologues, historiens, urbanistes et géographes, confère au Cnau un rôle central dans la recherche en archéologie et histoire urbaines. Les enjeux scientifiques attachés aux missions du Cnau portent sur l’apport de connaissances sur l’espace urbain dans la longue durée et les réseaux de villes, sur les outils et méthodes d’analyse des villes, sur l’inscription du patrimoine dans les politiques d’aménagement et le développement urbain. Seule une structure fédératrice comme le Cnau est en mesure de contribuer au maintien de la cohérence de la Recherche en archéologie urbaine. Considérant la ville comme un objet d’étude en soi, le Cnau met à la disposition des chercheurs les ressources nécessaires à l’étude de la fabrique de l’espace urbain, des dynamiques urbaines et des réseaux d’agglomérations dans la longue durée.
Une structure comme le Cnau est indispensable afin de réunir une communauté transdisciplinaire et afin de faire émerger de nouvelles pistes de recherche. Par exemple, depuis 2001, le Cnau a mis en place un atelier de chrono-chorématique urbaine réunissant archéologues, historiens et géographes qui a permis de proposer une démarche innovante de modélisation de l’espace urbain des origines à nos jours. Les travaux de ce groupe ont été présentés le 2 juin dernier à une communauté scientifique pluridisciplinaire qui les a largement validés.
La dissolution programmée du Cnau serait le signe de l’abandon par le Ministère de la Culture de sa mission de coordination de réflexion méthodologique et de prospective. La disparition d’un tel organe unique en Europe constituerait une perte considérable pour la recherche archéologique urbaine à laquelle nous ne saurions nous résoudre. C’est pourquoi nous nous adressons à vous afin que soit maintenu le Centre national d’archéologie urbaine.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre très haute considération.
- Jean-loup ABBE (Professeur d'histoire médiévale, université toulouse 2, directeur-adjoint umr 5136 framespa),
- Paul ARNOULD (Professeur des universités, ens lsh, lyon),
- Martin BIDDLE (Professor of mediaeval archaeology, university of oxford),
- Anne BOCQUET (Archéologue départementale, conseil général de la mayenne),
- Brigitte BOISSAVIT-CAMUS (Maître de conférences en archéologie nationale (moyen age), paris ouest-nanterre la défense, umr 7041 arscan),
- Marc BOUIRON (Directeur du pôle patrimoine historique de la ville de nice),
- Frédérique BOURA (Conservatrice en chef du patrimoine, chef du service de l'inventaire et du patrimoine, direction de la culture et des sports, région alsace),
- Monique BOURIN (Professeur émérite d'histoire à l’ université de paris 1-panthéon- sorbonne, lamop),
- Raymond BRULET (Professeur ordinaire à l'université catholique de louvain (belgique)),
- Roger BRUNET (Géographe, ancien professeur des universités et directeur de recherche),
- Jacques BUJARD (Conservateur cantonal des monuments et sites, neuchâtel, suiss),
- Joelle BURNOUF (Professeure université paris 1 panthéon sorbonne),
- Gisella CANTINO-WATAGHIN (Professeur d'archéologie chrétienne et médiévale, università del piemonte orientale amedeo avogadro - vercelli),
- Martin CARVER (Directeur de la revue antiquity),
- Jean CHAPELOT (Directeur de recherche au cnrs, umr 8558 centre de recherches historiques ehess/cnrs, paris),
- Bernard CHEVALIER (Président honoraire de l'université françois-rabelais(tours), professeur émérite d'histoire du moyen age),
- Jean-paul CHEYLAN (Directeur de recherche cnrs, umr 6012 espace, chercheur associé au cirad -es (environnement et société)),
- Carlo CITTER (Ricercatore università di siena),
- François COMTE (Conservateur du patrimoine, archéologue, ville d'angers),
- Bruno DUFAŸ (Archéologue départemental d'indre-et-loire),
- Denis ECKERT (Cnrs, directeur de la revue mappemonde),
- Simon ESMONDE CLEARY (Université de birmingham),
- François FAVORY (Professeur des universités),
- Alain FERDIERE (Professeur Émérite, laboratoire archéologie et territoires),
- Jean-luc FICHES (Directeur de recherche au cnrs, umr 5140 archéologie des sociétés méditerranéennes),
- Michèle GAILLARD (Professeur d'histoire médiévale université paul verlaine-metz),
- Henri GALINIÉ (Directeur de recherche au cnrs),
- Franck GAMA (Archéologue, montigny-lès-metz),
- Pierre GARMY (Directeur de l'umr 5140 archéologie des sociétés méditerranéennes),
- Nancy GAUTHIER (Historienne, professeure des universités, retraitée),
- Bernard GAUTHIEZ (Professeur, université lyon 3 jean-moulin),
- Sauro GELICHI (Prof. universitè venise),
- Marif GLEIZES (Ingénieur de recherche, drac ile-de-france / service régional de l'archéologie),
- Ricardo GONZALES-VILLAESCUSA (Professeur d'archéologie, université de reims - champagne ardenne),
- Christian GOUDINEAU (Professeur au collège de france),
- Christian GRATALOUP (Professeur de géographie, université paris diderot),
- Herve GUY (Adjoint scientifique et technique auprès de la direction méditerranée, institut national de recherches archéologiques préventives),
- Joachim HENNING (Université francfort-sur-le-main, directeur archéologie medievale),
- Yuki HUEDA-TANABE (Centro inah oaxaca),
- Bernadette JOSEPH (Conservateur bibliothéque de géographie paris),
- Anne-marie JOUQUAND (Ingénieur inrap,),
- Keith LILLEY (Queen's university belfast, uk),
- Elisabeth LORANS (Professeur d'archéologie médiévale, directrice-adjointe de l'umr 6173 citeres, responsable du laboratoire archéologie et territoires),
- Anne NISSEN-JAUBERT (Maître de conférences en archéologie médiévale, université françois-rabelais tours),
- Hélène NOIZET (Mcf histoire médiévale, paris-1),
- Jean NOUGARET (Conservateur en chef honoraire du patrimoine, service de l'inventaire général, drac languedoc-roussillon),
- Laure NUNINGER (Université de franche-comté),
- Jacynthe POULIOT (Prof., a.-g., ph.d., université laval, département des sciences géomatiques),
- Xavier RODIER (Ingénieur de recherche, cnrs, umr 6173 citeres, laboratoire archéologie et territoires),
- Georges ROQUES (Géographe maître de conférence honoraire),
- Stéphane ROSIÈRE (Directeur du département de géographie, directeur du master de géopolitique, université de reims champagne-ardenne, laboratoire habiter (ea.2076)),
- Lena SANDERS (Directrice de recherche au cnrs, umr géographie-cités),
- Dany SANDRON (Professeur d'histoire de l'art et d'archéologie du moyen age, université paris 4 sorbonne),
- Maurice SARTRE (Professeur émérite d'histoire ancienne, université françois-rabelais, institut universitaire de france),
- Philippe SOULIER (Directeur-adjoint umr arscan),
- Jean TERRIER (Archéologue cantonal de genève),
- Serge THIBAULT (Professeur des universités en aménagement de l'espace et urbanisme, umr 6173 citeres, université de tours),
- Jacques TROADEC (Service archéologique de bourges),
- Nicolas VERDIER (Chercheur cnrs, umr 8504 géographie-cités),
- Frans VERHAEGHE (Professeur émérite (archéologie médiévale) de la vrije universiteit brussel, et ancien président du conseil archéologique flamand),
- Philip VERHAGEN (Post-doctoral (veni) researcher, research institute for the heritage and history of the cultural landscape and urban environment (clue), vrije universiteit, amsterdam),
- Laurent VERSLYPE (Chercheur qualifié du f.r.s.-f.n.r.s., centre de recherches d'archéologie nationale, membre du bureau de la commission royale des monuments, sites et fouilles de la région wallonne, membre de la commission du patrimoine mobilier de la communauté française)
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